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De la voile au grand écran: Bernard Stamm, une gueule qui était taillée pour le cinéma
De la voile au grand écran: Bernard Stamm, une gueule qui était taillée pour le cinéma

24 Heures

time4 days ago

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De la voile au grand écran: Bernard Stamm, une gueule qui était taillée pour le cinéma

Accueil | Culture | Cinéma & séries | Le marin suisse partage avec Clotilde Courau l'affiche du long métrage «Le lac», de Fabrice Aragno, présenté en compétition officielle à Locarno. Publié aujourd'hui à 17h32 Bernard Stamm, un visage qui parole mieux que 1000 mots. En bref: Il fallait bien que cela arrive un jour. Ce regard bleu acier. Ces boucles blondes. Ce sourire faussement timide. Cette gueule quoi! «Bernard Stamm a un physique d'acteur, il capte la lumière sans le savoir, et c'est une sorte de don», avait dit un jour un célèbre photographe toujours prompt à dégainer son objectif lorsqu'il est sur zone. Un matin gris, à Brest, il avait capté le regard du marin vaudois tout juste revenu à terre après avoir battu le record du tour du monde à la voile avec le trimaran Idec . Ce 26 janvier 2017, Bernard Stamm était entré dans l'histoire, et cette photo capturée par Jean-Guy Python est gravée dans son cœur et sa mémoire. «C'est vrai qu'elle est belle, mais je n'ai rien eu à faire, dit-il. C'est le talent de ceux qui sont de l'autre côté de l'objectif qui fait parfois des miracles.» Il est là, Bernard Stamm, sur ce quai. Mais il est encore en mer. Perdu entre deux mondes. Des instants rares fixés sur une carte numérique puisqu'il faut bien vivre avec son temps. Fabrice Aragno est tombé sous le charme Est-ce cette image forte qui avait sauté aux yeux de Fabrice Aragno , alors en quête de l'homme idéal qui donnerait la réplique à Clotilde Courau sur son premier long métrage? «Il y a dix ans, j'étais membre du jury du Festival du film de Locarno, dit l'ancien collaborateur et assistant de Jean-Luc Godard pendant plus de vingt ans. Et j'avais rencontré Clotilde Courau qui faisait elle aussi partie de ce même jury. L'évidence qu'elle serait LA femme de ce film est venue assez rapidement. Pour L'homme, c'est venu plus tard. Je suis tombé sur une photo de Bernard Stamm qui était parue dans un journal en Suisse, et j'avais été saisi par son visage, son regard.» La suite? C'est un tapis rouge. Des léopards qui s'affichent un peu partout. Des flashes qui crépitent et une marée humaine qui tangue dans la touffeur tessinoise. La Piazza Grande est aussi belle à marée haute qu'à marée basse. Adolescent turbulent faisant les 400 coups sur sa moto, bûcheron de haut vol, matelot dans la marine marchande, puis coureur au large, et désormais hôte dans un ancien moulin dans le Finistère sud, la vie de Bernard Stamm est un roman d'aventures. Il raconte un homme qui a bravé les mers du Sud et traversé bien des tempêtes. Un homme capable d'élever du corail dans son jardin. Un homme qui organise les Fêtes maritimes de Brest. Qui va chercher un bateau à Djibouti pour le ramener en Méditerranée en se jouant des pirates de la mer Rouge. Un homme qui achète avec sa nouvelle compagne, Odile, un moulin du XVIe siècle et ses dépendances «dans leur jus» pour les transformer en un petit paradis perdu dans les Abers. Comment cet homme-là, de 62 ans – qui ne les fait, mais alors pas du tout – se retrouve-t-il à l'affiche d'un petit chef-d'œuvre esthétique? Bernard Stamm avait l'habitude des objectifs «Cela a pris du temps, dit-il. Je suis de nature curieuse et lorsqu'ils m'ont appelé, j'ai dit pourquoi pas? Après tout, dans le métier de marin, on est un peu habitué à la caméra et aux appareils photos. Ce n'est pas quelque chose qui me fait peur ou qui me met mal à l'aise. Après, entre ça et tourner un film, c'est un autre monde que j'ai découvert.» Et de relancer: «Je n'avais strictement aucune idée de ce monde-là, de ses contraintes, de ses spécificités. Lorsque Fabrice est venu pour la première fois en Bretagne pour faire des premiers essais, ça s'est très bien passé. Clotilde a été dès le début d'un incroyable soutien pour me mettre à l'aise et m'aider. On a fait quelques bouts de scènes improvisées et ça s'est super bien passé. Puis est venu le temps du tournage. Quand tu crois que c'est bon après qu'il a dit «coupez», et qu'il te dit: «OK, c'était top, mais on la refait!», c'est pas la même chose d'y retourner et de se remettre dans le truc.» Quand il embarque sur «Le lac», le plus breton des marins suisse ne sait pas encore que cette aventure au long cours le mènera jusque sous les feux des projecteurs de Locarno où il a découvert le film comme tout le monde. «Que dire si ce n'est que je suis scotché? Tous ces gens qui sont là aujourd'hui, cette belle équipe, ce sont des artistes, des peintres. Et ce film, c'est un tableau sublime. Quand tu tournes une scène, un plan, tu ne peux pas t'imaginer ce que ça va donner dans le film. Et eux, ils savent.» Cette vision du réalisateur confrontée aux réalités pratiques des scènes tournées sur l'eau a provoqué quelques malentendus. «Parce que parfois, on me disait d'aller dans telle direction, mais que ce n'était pas possible, à cause du vent et des contraintes de la navigation. J'ai donc dû apprendre à naviguer autrement, parfois. De façon plus poétique. Souvent, l'élément à prendre en compte prioritairement, c'était la lumière et pas forcément le vent. Malgré ça, je trouve que les scènes de navigation pure sont très réalistes et crédibles. Il faut vraiment être un grand spécialiste de la voile pour trouver des détails qui clochent.» De nombreuses captations ont été réalisées lors des Cinq jours du Léman, course à laquelle participe éperdument le couple. Sur ce lac, théâtre sublime, on se frôle, se touche. Peu de mots. Des mots de peu. «Dès que nous avions mis en route nos petites caméras lors des premiers essais dans un bistrot breton, nous savions que c'était une évidence, Clotilde et Bernard étaient LE couple.» Le sacré jeu d'acteur de Bernard Stamm La justesse du jeu, la justesse du geste. «Ce qui est merveilleux avec des partenaires dont ce n'est pas le métier, comme les enfants, ou comme Bernard, c'est qu'ils ne sont pas dans l'interprétation, souligne avec justesse et malice Clotilde Courau. Ils sont dans le vécu, dans les sentiments, et ils ont juste besoin d'être accompagnés, portés par l'autre. C'est ce que j'ai essayé de faire, de porter Bernard, comme lui m'a portée lors des scènes de navigation.» Le public présent lors de la projection a réservé un superbe accueil au «Lac». Comme dans un tableau de Hodler, de Vallotton ou de Turner, un acteur est-il né? «J'ai découvert des gens passionnés, qui vont au bout des choses, et j'aime ça, sourit Bernard Stamm. Je n'ai jamais fait de plan de carrière de quoi que ce soit dans la vie. Pourquoi pas une autre expérience dans le cinéma? Mais il se pourrait aussi que je reparte en mer si l'occasion se présente.» À lire également sur Bernard Stamm Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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